Snow • La liberté, c'est l'absence de limites.

Je m'appelle Candace-Joyce Snow Parker, ouais je sais c'est bizarre, ça va pas ensemble. Mes parents son bizarre, mais tu ne sais pas encore à quel point. Je suis née le 16 décembre 1996 ici même à Falmouth. C'était un jour de neige, le premier de l'année à ce que m'a dit mon père. C'était étrange cette neige et ce soleil aveuglant, après des jours de grisaille déprimante. Alors mon père m'a appelé Snow et mon jumeau plus jeune de 8 minutes Sunny, comme Sun, le soleil. Ouais étrange. Mon père il l'a toujours été, mais c'est le gentil de l'histoire. Tu verras. Ma mère elle m'a donné des prénoms à la con. Candace, qui s'appelle Candace sérieux, hormis cette folle qui hurle tout le temps dans un dessin animé avec un ornithorynque. Puis Joyce, un prénom de vielle, si bien que c'est celui de sa grand-mère... Je préfère autant l'originalité bizarre de mon père, je te le dis. Bref, mes parents, je ne sais pas grand-chose de leur histoire, je n’ai jamais trop osé demander. Je sais juste que mon père à abandonner son rêve d'être artiste pour faire un travail plus ordinaire dans une usine de merde pour que ma mère vive correctement et nous aussi. Ma mère, je crois qu'elle était infirmière, un temps, peut-être sage-femme, j'en sais rien. Car oui elle est partie de la maison on avait 5 ans avec Sun. Pour une fois c'est pas le père le salaud qui par chercher ses clopes et reviens jamais. Je me souviens de cette journée, pourtant j'étais petite. S'était un weekend, je crois ou des vacances, on était à la maison en tout cas. Papa lui non. Il travaillait. Ou alors il ne l'a pas retenu, je sais plus trop ce détail. Mais je me souviens qu'elle nous à appeler mon frère et moi alors qu'on jouait dans le salon. Je la revois sa valise en main, son chapeau sur la tête, le soleil de la porte vitré lui donnait une aura bizarre. Je ne sais pas du haut de mes 5 ans j'ai su quand elle a dit « Je vous aime mes petits anges. L'oublier pas, mais maman dois se reposer quelques jours. Je vais chez tata, la soeur de maman. On se revoit vite. » Je ne sais pas, j'ai su que c'était un au revoir, un adieu même. Sun il n'a pas compris il a pleuré et à demander quand elle rentrerait. Elle a dit « Bientôt » Avant de lui faire un câlin comme jamais elle n'en avait fait. Elle a voulu faire de même avec moi. Mais j'ai reculé, je n’ai jamais aimer les câlins, surtout les siens. Mais je me souviens, je l'ai laissé me faire un bisou sur le front. Après on l'a plus jamais revus... Je le savais. En vrai, je crois que déjà à l'époque, j'étais Bob l'éponge. Car en vrai, ça m'a rien fait. Ou peut-être que si, peut-être que c'est ça qui fait que je suis Bob l'éponge aujourd'hui. Je ne sais pas, j'avais 5 ans.

Après ça, on a déménagé, papa ne pouvais pas garder la petite maison familiale avec son seul salaire. Je sais qu'il a attaqué maman en justice, pour des aides, mais ça n'a jamais rien donner. Je me souviens des disputes au téléphone le soir avant qu'on quitte la maison. Planqué dans la cage d'escalier, j'écoutais papa en bas crier dans sa barbe pour pas nous alarmer. Je l'ai vu pleurer plusieurs fois comme ça. Mais il ne le sait pas, et ce n'est pas plus mal. Sun, je l'ai épargnée aussi, j'ai cherché à le distraire quand ça devenait trop fort et quand papa n'allait pas bien. Je ne sais pas, j'ai que 8 minutes de plus, mais c'est mon rôle non ? De le protégé de la vie. On a habité une toute petite maison dans un quartier moins cher après ça. On avait plus notre chambre chacun, mais ne s'était pas grave. Je dormais au-dessus de mon frère et j'avais des posters au plafond, je m'en souviens. Ils ont beaucoup changé avec les années, passant de Barbie, aux chevaux puis à des groupes de rocks. Je me suis endormi tellement de fois avec la gueule de Brian Molko juste au-dessus de ma tête. Je ne sais pas, je lui trouve un truc à ce mec. Ce n'est pas le beau goss de la terre, mais sa voix et sa tête, je l'aime bien. Aujourd'hui encore.

J'avais 14 ans quand j'ai perdu ma virginité. Cette année-là, quelques jours avant mon père s'est fait broyer une main dans une machine au travail. Toujours ce même boulot à la con. Il ne l'a pas perdue, sa main, mais elle bouge plus et son poignet non plus. On dirait du marbre, il ressent plus rien dessus. Avec Sun plus tard on, c'est amuser un jour à lui planter, gentiment une aiguille, il a rien senti. C'était lui qui nous à dit de le faire. Bref, revenons à ma fleure précieuse. Je l'ai perdue donc le soir où on nous a annoncé que mon père serait handicapé à jamais qu'il pourrait même plus bosser à son usine. Je ne sais pas trop pourquoi, et comment encore moins. Mais je suis allé voir mon "petit ami" de l'époque. Il était plus vieux, il avait 17 ans, je ne frimais pas, je m'en foutais, je l'aimais bien et il était cool. Personne sauf Sun avait que je le fréquentais et quelques copains. Mais j'étais pas du genre vantarde comme certaine à dire qu'elle sortait avec un "grand". Bref, je me suis retrouvé à sonner chez lui ce soir-là, en sortant de l'hôpital. On vivait chez la soeur de papa depuis l'accident. Il a ouvert, je l'ai embrassé, juste embrasser. Il m'a fait entrer et puis monter dans sa chambre. Je sais même pas, aujourd'hui encore, si ses parents étaient là. Mais on est resté un peu sur son lit. Il m'a demandé ce que j'avais, j'ai pas répondu. J'ai pas décroché un mot. Je l'ai juste embrassé de nouveau. Puis il m'a grimpé dessus. J'ai pas cherché à le repousser, j'ai laissé faire. Je m'en fichais, en fait, je crois que j'ai cherché à ressentir un truc ce soir-là. Mais j'ai pas pleuré, j'ai pas eue de plaisir, j'ai juste rien ressenti.

Je suis pas malade, je crois pas, enfin un médecin à dit à ma salope de mère que si. Mais d'autre, on dit que non. Que mon seul problème, c'est que je fermais trop la gueule. Que j'étais comme un trou noir, j'absorbe tout. Mais que je ne relâche jamais, enfin pour mon cas rarement. Et quand je le fais, ça se fini en grosse crise de colère assez impressionnante. Maintenant que j'y pense, parfois je me dis que c'est peut-être ma faute si maman à fuit. J'ai dû lui faire peur. Je suis pas méchante, je suis juste Bob l'éponge. J'absorbe pas l'eau ou les liquides, mais mes sentiments. Et quand on me presse trop, j'explose. Ouais, décidément, j'aime bien cette comparaison.

Il y a 5 ans papa à retrouver quelqu'un, une femme que j'aime pas. Elle a des manières qui m'énerve. Elle ne comprend pas que je ne parle pas, ou peu. Et j'ai fini par faire la muette avec elle, pour l'emmerder, je crois. Mais au fond elle est bien, car elle s'occupe de papa, elle a un bon travail et prend soin de lui. Elle lui fait du bien et je crois qu'il en avait besoin. Alors je la supporte-t-elle et leur mioche une fois par mois pour un repas en famille.

Il y a presque 4 ans maintenant qu'avec Sunny ont a pris notre envol. Papa et sa donzelle nous ont payé un appartement pendant 3 mois. J'ai prit un job étudiant à côté de... Bah mes études. J'ai tenté de faire un peu dans le cosmétique, j'aime bien ça. Mais ça m'a soûler, j'ai tenté médecine. Pareil. En fait, j'ai jamais été mauvaise à l'école, j'ai une mémoire visuelle. Alors ça aide un peu. Mais je déteste rester à rien faire pendant des heures le cul sur une chaise avec un prof barbant à écouter. Sun lui à fait comme moi, mais lui il est plus studieux. Aujourd'hui, j'accumule trois boulots. Je suis assistante maquilleuse dans une boite de pompes funèbres dans le quartier où on vit avec Sun. J'aime bien, c'est calme et puis ça me plaît de redonner un peu de vie à ses gens mort. Le week-end, je suis ouvreuse au Cinéma Pub au sud de la ville. C'est, je crois, mon job de rêve. Je suis cinéphile jusqu'au bout des ongles. Alors avoir des séances en avant-première, gratuite souvent, c'est le feu. Puis je continue parfois à être modèle souvent nu dans une classe d'art. C'est un job que je fais depuis des années comme ça quand ont à besoin. Me montrer nu devant des inconnus, je m'en tape. Après tout, je suis une femme comme d'autre.

Je passe pour quelqu'un de spécial, on me juge souvent vite. Ma gueule d'ange et mes attitudes de pétasses soi-disant, parce que je ne souris pas beaucoup et que je parle encore moins. On croit souvent que je suis une fille facile, je sais pas trop pourquoi. Peut-être parce que je pose nu pour des artistes. Mais la réalité est bien autre... Depuis mes 14 ans, j'ai eux trois autres partenaires. Je ressens rien, oublier pas... Alors le sexe, tout ça... C'est pas mon kiff. Faire l'étoile de mer c'est sympa 5 minutes. Mais je sais pas... Cela m'est arrivé d'avoir envie d'essayer trois fois, pour voir. Mais non. Je suis colérique, je suis presque muette et je suis vulgaire. Mais quand tu me connais, tu sais aussi que je suis un vrai ange et que je peux être marrante et douce. Que j'aime les choses les plus simples de la vie. J'ai une passion pour le dessin, j'aime juste me poser dans un parc et faire des croquis. J'ai souvent un appareil photo sur moi pour immortaliser des moments que je veux croquer ensuite. Je suis bizarre, mais c'est mieux que d'être un cliché sur patte, selon moi, évidemment.