mélopée moire.

ϑ PRIAM — SANGWOO

fourberie absurde. vêtu d’ombre et de nuit, poésie silencieuse, susurres interdits lors des insomnies de minuit. aisance princière de celui n’ayant expérimenté qu’abondance et prospérité. susurré par les anges, leurs ailes blanches sans cesse tourmentées par les doigts diamants, puis ronronné par les démons lorsque de nuit il plonge en leur nuque pour s’abreuver du liquide de vie ( d’envie ). roulement de la langue, plissement de la courbure des lèvres, ourlées de sourires, parfois parfumées de rires. priam — la royauté rachetée comme le fut le roi amnistié ; muscle qui ronge les dents, fièvre vermeille. sangwoo — bout des lippes pincé, apothéose des délires.

ϑ KANG — REYNOLDS

oracle sacrée et opulence, flamme de prométhée portée jusqu’à la torche de l’excellence. jouvence héritière, héritiers centenaires, baignant dans le luxe du soleil levant. richesse absurde du patronyme que l’on exècre pour sa luxuriance, humblement néanmoins inclinés face à ceux du même acabit. danse macabre, masques sur masques. belles parures, belles paroles. visage sage mais cœurs carnage. joyaux terrestres, enfants renaissants en faisant pleuvoir or et argent. serpents nullement domptés par l’aboiement et la résonance des flûtes traversières, ni le crissement des cris des futurs adultères causés par l’envie d’effleurer ces pierres philosophales. tête haute orientée vers leur ancêtre firmament, enfants constellations. kang — sur son sillage des origines d’un ailleurs étant toujours le leur jamais le sien. reynolds l’ultime espoir de ne point se laisser souiller par le cruor ; qu’ainsi brille l’amérique ; elle, le dernier espoir.

ϑ 25 Y.O ; 941110 — KOREAN ; SEOUL

diablesse presque trentaine qui envoûte ses pas, élixir de jouvence rejeté sans une once de clémence. l’âge d’or à ses portes, bambin non plus bercé — jadis jamais heurté — par les belles histoires. magie strangulée sous les décombres et le joug du père cupide, infiniment trop avide, jusqu’à en devenir perfide. subtilement meilleur, parfum de fleurs et d’agrumes, raisins accoutumés aux chutes édulcorées du monde coloré de ses plus belles teintes. ainsi son breuvage est le vin, auguste liquide carmin faisant siennes les papilles. et tel que le sang du Christ, ne grandit-il en prestige qu’en gagnant des années, de la fierté, de l’orgueil. 10 novembre — armé du sceptre scorpion et du crochet hostile, détruire autrui pour s’empêcher d’imploser, créateur des plus somptueuses guerres à laquelle il se battrait contre l’ennemi jusqu’à l’en ruiner. seoul — eût-il été la courte gloire de l’amnistié et l’horreur du futur qui émerge ; these streets will make you feel brand new. big lights will inspire you.

ϑ ACTEUR  — l’espoir de s’échapper de la réalité.

traits de séraphins, porcelaine et ivoire, lèvres de perfection crayonnées puis ravivées par de venimeux baisers. silhouette royaume, sublimée par la soie et le vinyle, la transparence, l’indécence. désiré velouté, réclamé, acclamé, image de luxe en prééminence, devenu l’astre du ciel brillant sous les sillons de la réussite. l’orgueil ogre rassemble les étoiles pour y écrire son nom ainsi, la finesse des pas presque dansants est une toile qui obture le regard. défilés sous projecteurs des caméras à vendre du rêve sous les écrans plats, gestes affinés pour empourprer les fards et faire battre des cils. créé pour être ainsi la vision de ce que l’on devrait désirer, de ce que l’on veut posséder, nourrir l’imaginaire et ainsi nous faire jubiler. créé pour du rauque de la voix faire trembler, quitte à s’en déchiqueter l’essence même de l’âme. — tout en lui est à vendre à autrui.

ϑ SINGULIER  — VEUF

phosphorescent sous les prestiges qui l’incombent, couronné d’or et d’argent, insatiable arrogance qui dans l’élégance collectionne les âmes atteintes par ses surenchères. délicieuse pénombre, abri de foi pour ceux qui croient, jusqu’à subtilement souiller l’âme virginale du tracé de ses doigts. il joue, métamorphosé imago roi, ses élytres sont couvertes de purpurine et infectieuses, il aime au toucher — d’un baiser — empoissonner son hôte. homme singulier, vivant et se nourrissant qu’en se délectant de sang-régulier, car au pluriel la liberté s’arrache, les engagements l’attachent et entravent les lèvres du beau-regard. l’amour devient fou lorsque tout doit encore s’acquérir, s’obtenir et alors, son plus bel amour est la passion du désir. cependant l’alliance a pourtant un jour épargné son doigt du bronzage des Caraïbes, car s’est-il offert à la mort de la femme qu’il a pu aimer sans mesure, démesure, jusqu’à l’en voir se faner et flétrir, s’évaporer. désormais, sous les injures de son choix l’ayant mis elle au dessus de tous les rois le traitant en marionnette, entend-t-il qu’il devrait se réjouir d’être veuf et fortuné et sous ses inepties, se souvient-il qu’il n’a eu, à sa mort, que ses larmes pour pleurer.

ϑ OMNIVOROUS — mentir puis s’effacer.

critique gastronomique, palais de soie, amateur des denrées provocantes, des plaisirs et des caprices succincts. dans l’abondance le diable est insatiable ; ne veut l’or, mais se délecte du souffre carmin. condor puis rafale, rapace ivre de satisfaction lors des représailles, mesquinerie envers ceux qui espèrent — ne l’espèrent-ils plus lorsqu’il ne s’exaspère — résister aux chantages affectifs. sangwoo — charisme indécent, jubilatoire, insolent, persistant puis envoûtement des cordes vocales frémissantes sous les mensonges répétés pour euthanasier sa proie. astre anthropophage, en synonyme du folklore il est esquissé, peinturluré, édifié (( wendigo )) et ainsi étant, toutes les chaires sont bonnes pour repaitre l’appétit de l’enfer indigo.

$$$$ seul mont et merveille de cette dynastie écarlate, la poudre de victoire dorée pleuvant sous les cils recourbés, rallongés pour mieux désarmer et usurper des trônes. seule réussite de ce prestige, lui l’enfant que l’on envie pour l’éclat du royaume, sans jamais saisir que sous chaque tapis de velours se dissimule une nuée de regrets enterrés et de cadavres esquintés. richesse abjecte la rivalité de la compétition en a achevé plus d’un, il demeure encore sur le champ de bataille, riant de l’ironie palpable et absurde des lois qui brodent son monde de marionnettes en papier, car l’argent ne peut-il pas acheter la raison qui s’est envolée avec les années.

ϑ SES DEUX ANS — partir puis revenir.

voir le ciel s’allumer sous les fausses aurores boréales creusées par les avions en papier, rêver de cet ailleurs n’étant un ailleurs que lorsqu’on ne s’aventurait pas à le prononcer. né dans un autre pays, une autre culture, mais pratiquement élevé dans ce continent, dans cette ville, à cet endroit qui a été son seul abri aux intempéries et séismes creusés sous ses joues et au dehors. a-t-il perdu sa première dent ici, s’est-il réfugié ici, marié ici, au combien l’eau l’appelle pour des croisières et l’air lui chuchote à l’oreille de s’envoler, il reviendra toujours à cet endroit qu’il considère comme toujours comme étant le vrai lieu dans lequel il est né, une seconde fois. véritable retour en ville depuis trois ans, il n’a que peu décollé de cet espace de sûreté depuis la mort de sa protégée.

mélasse-liens où n’est retrouvé sur centre ni couleurs ni teintés, seul le gris de l’absolue indifférence ancré le tracé familial dans la neige. un seul véritable tronc partant sur différents branchages, n’en a-t-il il maigre affection que pour ces membres trop lointains qu’il ne voit que trop peu. porteurs du drapeau de multiples nationalités, cultures dessinées ou esquintées du cuir de la peau, en est-il l’aîné et le premier héritier barbare de cette famille-déséquilibre. à la suite, en vient son morceau d’âme le plus en osmose, second roi et premier choisi pour décimer toute critique, il l’habille et le sublime, il fait partie de lui. puis enfin, se dessine la princesse dans sa tendre robe amnistiée. elle est celle que l’on tente d’éloigner du péché. dans cette famille, demeurent-ils les seuls remparts à sa folie.