(1m) - Soulmate never die.

Comment décrire une relation qui n'a pas de définition. Le premier regard qu'il a posé sur elle, sur cette petite chose fragile, recroquevillé sur un lit blanc, dans une pièce blanche. Ses cheveux ébène ébouriffés entourant son corps si frêle et pâle. Comme une poupée de chiffon usée, il a eu envie de la réparer à l'instant où il l'a vu. Elle a levé les yeux vers lui et son regard cristal l'a emprisonnée. Elle ne lui a rien demandé mais il a tout fait pour elle, elle ignore jusqu'à quel point. Et l'ignorera sûrement toujours, ses nuits passées dans son bureau à chercher à comprendre ce qui la retenait dans un tel lieu sordide. Ce qu'un ange pouvait faire ici-bas dans cet enfer blanc. Elle lui a un jour enfin accordé sa confiance et délié sa langue, ils ont parlé beaucoup, de tout de rien, de livre surtout. De rêves qui lui semblaient alors inaccessibles, une balade dans un simple parc, le soleil chauffant sa peau de nouveau. Sa folie de ne vouloir qu'une vie simple le transporta. Si haut qu'il eut fini par enfreindre des règles pour la faire sortir des limbes. Il la prit sous son aile, sans jamais qu'elle ne se doute de ce sentiment qui arrachait son cœur à chaque regard qu'il posait sur elle. Marié et fidèle, son cœur pourtant lui avait appartenu à l'instant où il était entré dans sa cellule sans qu'il n'y puisse rien. Ce ne fut pas faute de lutte acharnée contre lui-même. Pas faute d'aimer sa femme, pourtant. Lorelei le chassa en apprenant ses sentiments qu'il ne voulait plus cacher au risque de devenir fou et de finir là où ils s'étaient connus. Il avait compris et accepté, respecter même ce choix de ne plus jamais la revoir alors. De s'éloigner de cette relation trop intrusive. Son cœur avait pleuré, tant pleuré, mais il a accepté malgré tout.

Mais elle le rappela, elle hurla son nom, comme un cri de détresse, comme un appel au secours auquel il avait accouru. Un an, un peu plus d'un an de bonheur à son côté. Sa poupée de chiffon, son petit oiseau qui avait réussi enfin à reprendre son envol, son sourire ses joues rosies par ses compliments et ses caresses tendres. Celle d'un homme face à une jeune femme qui avait été cassé par la vie. Il l'avait reconstruite avec douceurs et délicatesse. Mais l'oiseau s'envola un jour sans retour. Sans réel explication... Son cœur n'est que poussière depuis, si le temps à apaiser sa peine, il se demande encore parfois, pourquoi ? Pourquoi était-elle partie ? Parce qu'il n'a pas quitté sa vie, sa femme pour elle. Pourtant, elle semblait le comprendre et l’accepter. Elle semblait s’accommoder de la situation, de cet amour inconditionnelle qu'il lui donnait à défaut de pouvoir lui offrir autre chose. Alors oui, pourquoi ? Pourquoi était-elle partie ?